Congrès du Parti progressiste-conservateur en 1993

Congrès du Parti progressiste-conservateur en 1993


13 juin 1993

Centre municipal d'Ottawa

Présidents : Peter Lougheed (ancien premier ministre de l’Alberta) et Andrée Champagne (députée de Saint-Hyacinthe--Bagot, Québec)

À la suite de la démission de Brian Mulroney en février, la personne qui lui succèdera devra non seulement assumer la fonction de Premier ministre mais aussi briguer une élection à un moment donné en 1993.


LES CANDIDATS

Très tôt , Kim Campbell, la ministre de la Défense, est pressenti comme candidat favori après avoir lancé sa campagne à la fin mars.

Jean Charest, ministre de l’Environnement, se lance dans la course et commence à mettre à l’épreuve l’avantage dont bénéficiait Mme Campbell avant le congrès. Il attire la plupart des délégués indécis en mai et en juin.

Charest bénéficie de l’appui de Joe Clark et de John Crosbie. Certains croyaient que Mulroney soutenait la candidature de Mme Campbell.

De nombreux autres collègues du conseil des ministres comme Perrin Beatty et Michael Wilson, décident de ne pas briguer l’investiture.

Trois députés se lancent, eux aussi, dans la course : Patrick Boyer (Etobicoke—Lakeshore, Ont.), Jim Edwards (Edmonton-Sud-ouest, Alb.) et Garth Turner (Halton—Peel, Ont.)

N’ayant attiré aucun délégué avant le congrès, John Long, un candidat marginal se retire.


LE CONGRÈS

Chaque association de comté envoie neuf délégués – lors de congrès d’investiture antérieurs on en envoyait de trois à six par circonscription.

D’après John Courtney, seulement 31 pourcent de ces derniers avaient assisté au congrès de 1983.

Mulroney a droit à un hommage de 90 minutes. Le chanteur Roch Voisine et le comédien Al Waxman sont parmi les personnalités qui figurent au programme.

Alors que les délégués arrivent pour s’inscrire, Mme Campbell nie les rumeurs selon lesquelles elle aurait conclu une entente secrète avec Mulroney concernant les nominations partisanes.

Les orateurs prennent la parole dans l’ordre suivant : Turner, Charest, Edwards, Boyer, et Campbell.

L’équipe de Charest produit des affiches présentant les résultats d’un sondage Gallup suggérant qu’il est le candidat le plus fort pour affronter Jean Chrétien et les libéraux.

Dans son discours, Campbell exhorte les délégués à choisir un « leadership différent » et à « remporter la prochaine élection en regagnant la confiance des Canadiens ».

Elle critique aussi le manque de vision des partis régionaux. 


LE SCRUTIN

Le scrutin commence à 15 h 30. Les candidats doivent éviter d’arriver dernier et obtenir au moins 50 voix pour rester en lice.

Southam News rapporte que jusqu’à 15 pourcent des délégués sont toujours indécis le jour du scrutin.

Après le premier tour, Boyer accorde son appui à Charest. Edwards prend une décision déterminante an appuyant Campbell après avoir conclu que la victoire de cette dernière est inévitable. Éliminé, Turner libère ses délégués.

Campbell obtient un soutien supplémentaire pour recueillir 50 pourcent des voix au deuxième tour, à 20 h 30.

La politicienne de 46 ans est sur le point de devenir la première femme au poste de Premier ministre du Canada – et la première dirigeante du pays venant de la Colombie-Britannique.


Autres faits à noter :

  • La chanson officielle de la campagne de Mme Campbell est « New Sensation », chantée par le groupe australien INXS. Charest utilise la chanson « Can’t Stop This Thing We Started », chantée par l’artiste canadien Bryan Adams.
  • Le chef du Parti réformiste, Preston Manning suit le déroulement du scrutin depuis la salle des médias.
  • La campagne de Mme Campbell aura dépensé 3 millions $ et celle de M. Charest, 2,3 millions de dollars.