Congrès du Parti libéral en 2003

Congrès du Parti libéral en 2003


14 novembre 2003

Air Canada Centre, Toronto

Présidents: Bobbi Ethier (présidente, Parti libéral du Canada - Manitoba) et le député Marcel Proulx (Hull--Aylmer, Qc)


1
Paul Martin 3,242 (93,89%)
Sheila Copps 211 (6,11%)
Bulletins rejetés 2 (0,06%)
TOTAL 3,455

Jean Chrétien a annoncé son intention de partir à la retraite en août 2002. Paul Martin a brigué l’investiture du parti une deuxième fois dans l’espoir de succéder à celui qui l’avait battu 13 ans plus tôt pour devenir Premier ministre en 1993.

LES CANDIDATS

Martin a quitté le conseil des ministres en 2002 lorsque son conflit de longue date avec Chrétien au sujet de l’avenir de la direction du parti a atteint son apogée.

Le ministre des finances de longue date promettait de réduire les impôts et la dette nationale tout en investissant dans les villes canadiennes, l’éducation préscolaire, et d’autres programmes sociaux. Il aussi promis d’améliorer le sort des libéraux dans l’ouest du pays.

L’écrasant avantage financier et organisationnel de Martin au sein du parti – qu’il avait mis des années à consolider – a incité de nombreux candidats potentiels tels que Allan Rock et Brian Tobin à éviter la course. John Manley est resté dans la course jusqu’à la fin de juillet avant de se retirer.

La course a officiellement pris son envol en février 2003. De fait, le vote le plus pertinent était celui du « super weekend » à la fin septembre lors duquel près de 3 000 de ses délégués ont été élus pour participer au congrès.

La ministre du Patrimoine, Sheila Copps, sa seule rivale, a recueilli moins de 10 pourcent du nombre qu’a obtenu M. Martin.

Environ 531 000 membres du parti, dont beaucoup ont été recrutés par la campagne de M. Martin, étaient aptes à voter aux réunions locales d’un bout à l’autre du Canada.

LE CONGRÈS

Tout espoir d’assister à un revirement de situation soudain au congrès a disparu. On parlait désormais de M. Martin comme « prochain premier ministre ».

Néanmoins, Mme Copps est restée dans la course, s’appuyant sur les idées de la gauche du parti pour se démarquer de l’image de dirigeant d’entreprise de M. Martin et du bilan de ce dernier en tant que ministre des Finances.

Une fois les délibérations entamées, Bono, chanteur principal du groupe rock U2, est monté sur scène pour exhorter les libéraux à prêter davantage d'attention à la dette des pays du tiers monde, au SIDA, et aux pays en voie de développement.

LE SCRUTIN

Le vote officiel a confirmé la place de M Martin à la tête du parti. À l’âge de 65 ans, il a atteint l’objectif qui lui avait échappé en 1990 et a réussi là où son père avait échoué en 1958 et en 1968.

Il prônait une « politique de la réussite » et promettait une responsabilité accrue en matière de dépenses publiques, une économie adaptée au nouvel âge, et de meilleures relations avec les États-Unis – relations qui étaient tendues depuis un an à cause de divergences concernant le dossier de l’Irak.

AUTRES FAITS:

  • Martin a quitté le centre des congrès et a pris l’avion pour Regina, où il allait rencontrer les premiers ministres provinciaux avant la finale de la Coupe Grey.
  • Dans son discours d’adieu, M. Chrétien a dit aux militants libéraux de ne pas perdre leur « social conscience sociale ». Il a démissionné de son poste de Premier ministre le mois suivant.
  • M. Martin a recueilli environ 12 millions $ durant sa campagne. Il a donné son excédent de 3,8 millions $ pour aider à éponger la dette du parti libéral. Mme Copps a recueilli 891 000 dollars.